C'est la faute à Vancouver !
La première fois qu'on a un passeport en main, ses pages vides tramées des régions et continents ne donnent plus qu'une idée qui peut rapidement devenir obsessionnelle : "Je veux des Visas partout, noircir les pages de dizaines de destinations inattendues et improbables !"
Cela m'est arrivé le jour de septembre 2009 alors que je préparais un voyage pour la première destination de mes rêves : le Canada !
Alors oui ! Tout ce qui va se passer ici est d'abord la faute de celle de mes amies qui s'est expatriée dans le Port de Vancouver.. Oh ! Non, c'est bien moi qui voulait bosser à l'étranger, je l'ai toujours dit ! Et puis c'est aussi la faute de mes parents après tout ! C'est eux qui nous ont trimballés de campings en camping en Bretagne, Espagne, Corse -pour ceux qui ne connaissent pas c'est très joli la Corse !- et en Italie !
Et puis l'enfance à Donzère, l'adolescence à Roussas, les études à Grenoble, l'année de stagiarisation à Nîmes, le premier vrai poste à Lille, les amis à Lyon, les autres amis à Paris, l'autre amie à Valencia...Ce sera finalement la faute de tout le monde. Pourquoi pas celle de Bougainville ou de Lévi-Strauss tant qu'on y est !
Mais quand même, comme me dit ma mère, Wallis-et-Futuna ! Pourquoi ? Mais pourquoi ?
Je pars à Wallis pour l'Ailleurs, pour le lagon, pour les poissons, pour l'Autrement, pour le travail, pour la chaleur, pour le Pacifique, pour le pas pareil, pour le politiquement incorrect, pour ne pas faire comme tout le monde, pour avoir l'impression d'être en vacances alors qu'au travail, parce que trop d'Occident, pour ne pas être cerné de villes ou de touristes, pour vivre, pour manger, pour voir le monde, pour l'eau, pour l'Océan, pour le bleu, pour les orages, pour prendre le temps, pour ne pas me réveiller à quarante ans sans avoir l'impression d'avoir vécu, pour la solitude, pour les rencontres, pour les noix de coco, les mangues et les avocats, pour ne devenir qu'un minuscule point au milieu de l'océan.
C'est certes une mutation qui surprend et qui angoisse même un peu mais comme le dirait Evelyne Thomas... C'est mon choix !
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